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d​é​solé de devoir vous d​é​ranger mais mon monde est en flammes

by Hamadryade

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1.
rester immobile n'est pas reculer c'est tenir ferme je suis tout simplement quelqu'un si on m'emmène quelqu'un d'autre prendra ma place mets-toi debout et écris des mots d'un poète sur ton front : blake whitmann pasolini vinkenoog ou van vliet : il est temps de remettre l'affaire en ordre de rassembler la colère réprimez nous et nous nous enracinons d'avantage vous voudriez tant que nous nous taisions eh bien nous sommes muets comme la tombe nous sommes le mur auquel vous vous heurtez je reconnais les armes et les laisse où elles sont ceci est notre vie et ceci est le temps que nous sommes prêts à sacrifier pour notre liberté désolé de devoir vous déranger mais mon monde est en flammes lorsque je suis parti d'ici j'avais tout mais maintenant je viens les mains vides vers cette terre de déchets et de verre aucun poisson aucun oiseau rien que le silence assourdissant chaque oreille nos maisons désertées brillent sous le soleil éclatant à cet endroit nous fendions le fruit et mangions à satiété une chaleur bienfaisante alors nous entendîmes une voix de foudre et nous nous cachâmes là où mendiants et vagabonds se tapissaient sales et sans protection contre la violence flamboyante qui se faufile comme un nuage coupable dans nos corps totalement nus lorsque je me suis en allé d'ici j'avais tout et là je vous montre mes mains vides le monde n'est plus ton père la maison fond la nourriture ta bouche la nicheoù l'on te dépose le radeau en flammes l'autre rive votre destin votre langue de serpent adorée je ne suis pas ce que tu vois en premier mais dès à présent tu me suivras suis moi tes ongles ne sont que cernes ici le repos qui vient est long et sûr suis-moi nous marchons sur un chemin dénudé le ciel est d'eau sombre tout le monde ici t'attend sensible comme des voix muettes et sourdes suis-moi je parle la langue de la pluie haut et clair le repos qui vient est long et sûr le vent chante des aiguilles suis moi je suis le voyant ici ici les femmes portent des peaux d'ours les sangliers sont muets comme la tombe je parle la langue de la pluie haut et clair tes ongles ne sont que cernes ici l'hiver est fleuri le vent chante des aiguilles ici les femmes portent des peaux d'ours les sangliers sont muets comme la tombe le chemin est long et chaud sur la crête des dunes grêlées de saletés et d'excréments je parle la langue de la pluie haut et clair suis moi le vent au loin trop léger pour porter mes ailes je caresse un loup qui ne mange pas de viande j'invite le loup pour qu'il lave le miroir des moutons qui ont oublié leur image les arbres alentour piquent nos iris non nous ne sommes jamais seuls sur ce chemin intemporel maintenu ouvert par le pied des hommes pas d'autre monde il n'y a pas d'être qui s'incline en notre faveur je regarde le feu qui s'éteint et un monde sous marin vert qui lentement mais sûrement coule sous nos pieds un millier de poissons affables meurt comme dans une eau basse et monotone les lézards mangent dans la paume de ta main tandis que des hommes trainent un roc juqu'à ce qu'il roule je reste en dessous de vous mon dos ne courbe pas d'autre monde que celui ci il n'y a pas d'être qu s'incline en notre faveur je regarde le feu qui s'enflamme et s'éteint une fois encore avoir nagé  ce que nous savons le point de départ c'est le désir  ce qui a été écarté  ce que nous savons  partout où j'ai écrit tu m'as devancé  ce que nous savons  lavé par ce qui a été le bruit qui se noient dans leurs paroles ce que nous savons  il pleut des marées dans ce chenal au loin les poissons cuisent dans l'eau sombre  allonge toi dans mes chambres vides avec vue sur la mer humaine  je vais chaque soir vers le pays du port et fixe du haut des dunes le soleil couchant  vois mes amis naviguer sur une mer rouge  un appel blessé à la désobéissance  nos estomacs clairs brûlent d'une faim imaginaire  un naufragé singulier qui fluide à chaque brasse s'éloigne de ce qu'il a aimé  celui qui maintenant n'a pas d'abri n'en cherchera plus  personne qui nous renifle ou voit dans cet océan de temps  je porte entre mes yeux un troisième œil (mes lunettes ont trois verres) cela n'a pas de nom cela brûle dans mes yeux comme un poème que tu peux chanter à voix haute mais qui ne tolère pas de titre  ceci est possible  je casse mes dents sur la carcasse des vagues mes yeux ne vont pas plus loin que l'ombre longue des bateaux se projetant sur la plage tenir la voix dire gratte- ciels porte avions shopping centers ma bouche marmonne les poèmes d'un dieu de silicium je parle maintenant avec la langue salée  je suis seul sur le pont le plus haut devant mes yeux il y a mer et terre les vagues débordent il n'est plus de retour en arrière il faut tenir la voile vers les villes futures les profondeurs bleu foncé d'un naufrage 
2.
il n'est plus de retour en arrière maintenant le soleil est haut dans le ciel nous mangeons des œufs de canard ce qui doit se passer se blottit contre nous il n'est plus de retour en arrière tu m'ouvres comme tu le fais des livres il n'est plus de retour en arrière maintenant chante déesse il n'ya vraiment pas de lendemain ne m'appelez pas nommez moi comme ta langue sans cesse revient vers cette seule dent cassée ainsi je reviens vers toi le loup disparaît dans la forêt blanche comme neige il faut se méfier des mots je vous dirai d'abord ce que je ne veux pas prenez et mangez je ne veux pas bouger il n'ya vraiment pas de lendemain chante déesse il n'est plus de retour en arrière avoir nagé  ce que nous savons le point de départ c'est le désir  ce qui a été écarté  ce que nous savons  partout où j'ai écrit tu m'as devancé  ce que nous savons  lavé par ce qui a été le bruit qui se noient dans leurs paroles ce que nous savons  nous avons glissé de concert dans le présent un abri glissant de vagues odeurs humaines ce large lit accouche de corps brillants comme des proies fraîches sur les récifs nous sommes rejetés vers ce chenal étroit dans le nord vacant où l'air est frais comme un oiseau ivre qui glisse ses ailes le long des barreaux comme des enfants sur ton pays élève toi et souviens toi la hauteur est l'endroit le plus proche du sol  sur cette terre d'oiseaux marins et de loups un enfant pleure une voix d'homme forme des mots étranges mes os fredonnent au rythme des vagues ici je gis immobile sur les rives de peuples nations et langues pourrissant comme un poisson nu je regarde dans le miroir du temps nouveau et je vois tomber l'occident comme une couverture sur ma ville mon âme vide qui transpercera mille murs pour arriver jusqu'à vous comme un oiseau noir qui se pose sur un champ fumant à tout jamais  cela n'a pas de nom cela brûle dans mes yeux comme un poème que tu peux chanter à voix haute mais qui ne tolère pas de titre  ceci est possible  je casse mes dents sur la carcasse des vagues tenir la voix dire gratte- ciels porte avions shopping centers  ma bouche marmonne les poèmes d'un dieu de silicium je parle maintenant avec la langue salée  je suis seul sur le pont le plus haut devant mes yeux il y a mer et terre les vagues débordent il n'est plus de retour en arrière il faut tenir la voile vers les villes futures les profondeurs bleu foncé d'un naufrage  un monde jaillit dans la volute de tes lèvres où aucune carte ne peut me mener la mer se vide vers ce pays instable où les enfants et les animaux se noient j'y repose comme une coquille vide échouée les méchantes langues se taisent dans ce pays de rêve retiens ça ce que tu fais ici ne compte pas il n'y a ni villes ni rivières ni champs à conquérir nous buvons de la lumière et voyageons sur le dos d'un lion simplement simplement parce que nous l'énnonçons l'espoir que nous caressons vit sur nos lèvres il est temps de se réveiller dis vent souffle arbre montagne jardin femme cent têtes le plafond du ciel approche le continent des nuages golfes de bleu reflète la flamme les étoiles touchent la nuit et dès qu'elle commence l'obscurité s'enfièvre l'air survit ciel impeccable où quelque chose de complet de transparent l'impression que notre voyage va nous conduire heureux à la source des scintillements lumière il ne s'arrête jamais ce pays valloné recouvert de peau et de duvet il s'ouvre tout grand devant moi il vaut donc mieux se séparer si tu vas à gauche je vais à droite si tu vas à droite je vais à gauche le chemin brille comme un bras humide nos corps sont préparés pour un long voyage regarde avec ton nombril tantôt en haut tantôt en bas un paysage commun où nous nous enfonçons petit à petit sans résistance sans étonnement ma droite et ta gauche se collent comme les deux moitiés d'une moule et nous avançons ensemble vers l'intérieur dehors le monde susurre se meut se dissipe avec l'espoir de devenir autre chose ou d'arriver autre part melon et sel sur tes lèvres quoi abandonner pour l'amour d'un vers partout où je vais un poète m'a devancé du néon sur ma peau nue jusqu'à ce que toute sensation ait disparu ceci ne signifie rien  je te pose sur la balance  tu ne pèses pas beaucoup  ton soupir est blanc  notre chemin maintenu ouvert par des pieds d'enfant des mains innocentes qui se trempent dans de profondes mers européennes  Il ne se passe pas grand chose ici mais nous avons tout vu  chantant les cygnes un parfait orage en plastique s'enfle de balles de golf qui rempliront les rues chantant les sirènes un parfait nuage en verre noir s'enfle de pierre ponce qui remplit les rues un peu de vide à abandonner  rêves synthétiques  toutes les chambres obscures dans l'hôtel du grand miroir  je bois un café au bar nicanor je crie de toute mes forces en direction de l'horizon qui répond en langue des signes  j'écris une lettre d'adieu en écriture spéculaire  le bout de mes doigts suit l'arête de chaque colline  mur de vert partout où tu vas un poète t'a a devancé prends garde aux oiseaux  sois comme l'eau  je suis un mensonge  tout le monde s'appelle narcisse  donne moi un signe de vie  nous buvons une bière dans l'ouragan  partout où nous allons un poète nous a devancés le flot de ses paroles se niche sous nos chemins de vie  partout où nous allons un poète nous a devancés le sang de ses paroles abandonne nos bouches instinctives qui sucent plus doucement maintenant partout où nous allons un poète nous a devancés la chaleur de ses paroles se niche sous nos omoplates
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extraits de concerts et répétitions d'un spectacle sur des poèmes de Michaël Vandebril par la compagnie Hamadryade.

vidéos : youtube.com/playlist?list=PLrUENHFBRrq1Ucp-oL8kptaNB3LnoYaLz

Comme point de départ, la denière phrase du recueil de poèmes
« New Romantics » de Michaël Vandebril :
« désolé de devoir vous déranger
mais mon monde est en flammes »

qui prononce cette phrase ?
un jeune turc debout sur la place Taksim à İstanbul en juin 2013 ?
une mère irakienne devant sa maison en cendres à Mossoul
un père syrien en fuyant sa ville en ruines à Alep ?
Adam et Eve lorsqu'ils entendent une voix fulgurante les chasser du paradis terrestre 
un réfugié de Lampedusa, Lesbos ou Calais?
une famille espagnole sur la plage d'Argelès pendant l'hiver 1939 ?
un peuple d'esclaves fuyant les armées de Pharaon à travers le désert ?
un guinéen dont le bateau coule en Méditeranée ?
un enfant du Honduras à la frontière mexicaine avec les Etats unis ?
une famille Ukrainienne sous les bombardements?
un simple citoyen du monde, chacun d'entre nous, en train de boire une bière devant sa télévision, effaré par la situation économique, financière, politique, écologique et climatique de notre planète ?

des pays entiers, des continents, le climat brûlent,
la bourse s'enflamme,
des guerres, des vagues d'attentats,
de nouvelles formes d'épidémies se répandent comme un incendie
et prennent aveuglément la vie de milliers d'innocents
plus le monde se dit « civilisé »
plus quelque chose nous prend à la gorge
comme une fumée qui rend l'air irrespirable et nous forcerait à fuir notre propre vie,
à nous fuir nous mêmes,
l'exil coule comme du sang dans les veines du monde
vers quelle terre promise ?
un autre monde est-il possible ?

il n'y a pas de retour en arrière

explorer
notre monde comme un « paradis perdu »
chercher
chanter
« la région où vivre » *

là « où un poète nous a devancé ».


Dans le quatrième de couverture du recueil de poèmes « New romantics », Michaël
Vandebril explique avoir été inspiré par « la musique de l'époque New wave, quand
les synthétiseurs ont envahi la scène pop » :
« J'ai repris l'athmosphère sonore et musicale pour en faire un poème ».

Nous voulons dans ce spectacle proposer la démarche inverse : partir de ses poèmes
dits et chantés, et composer à partir des mots, une musique, écrite et/ou improvisée,
création contemporaine opératique, pour une comédienne chanteuse et le souffle des flûtes.
A partir d'une sélection de poèmes tirés des deux recueils « l'exil de Maeterlinck » et « New Romantics » nous proposerons un voyage / prise de conscience, labyrinthe intérieur, comme un exode vers un pays renouvelé, reconstruit et habité par la poésie.



*
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.

Stéphane Mallarmé


Distribution :
Patricia Capdevielle : direction artistique, récitante, chant, et composition musicale
André-Marc Delcourt : flûtes, flûte contrebasse, composition musicale


excerpts from concerts and rehearsals of a performance on poems by Michaël Vandebril by the company HAMADRYADE

« Sorry to have to disturb you
but my world is in flames”

musical theatre

as a starting point, the last phrase of Michael Vandebril’s collection of poems “New Romantics”:
“sorry to have to disturb you but my world is in flames”.
“het spijt met u te moeten storen
maar mijn wereld brandt”

who pronounces this sentence?
a young Turk standing on Taksil square in Istanbul in June 2013?
an Iraqi mother standing before her house reduced to ashes in Mossoul?
a Syrian father fleeing his ruined city of Alleppo?
Adam and Eve when they heard a thundering voice chasing them out of the earthly paradise?
a refugee in Lampedusa, Lesbos or Calais?
an enslaved people running from Pharaoh’s army through the desert.
a Guinean whose boat sinks in the Mediterranean?
a child from Honduras on the Mexican border with the United States?
a simple citizen of the world, each and every one of us, drinking a beer in front of our televisions,
appalled by the economic, financial, political, ecological and climatic situation of our planet

entire countries, continents, the climate burns,
the stock market is flaring up
wars, waves of terrorist attacks,
new forms of epidemics spread like a fire
and blindly take the lives of thousands of innocent people
the more the world considers itself “civilized” the more something has us by the throat
like a fume rendering the air unbreathable
forcing us to escape our own lives
to escape ourselves
exile runs like blood through the veins of the world
towards which promise land?
is another world possible?

there is no going back

To explore
Our world as a “lost paradise”
To search
To sing
the region where to live (“la région où vivre”*)

There «where a poet came ahead of us ”

On the back cover of his poem collection “New romantics”, Michaël Vandebril explains he was inspired by “the music of the New Wave era, when synthesizers invaded the pop scene”: “I collected the sonic and musical atmosphere to make it into a poem”, he explains.

For this project, we would like to propose an inverted approach: to start from the poems. Both recited and sung, the words are the starting point for the music. The music for this operatic creation composed for one singer-actor and the breath of the flutes will also leave way for improvisation.
From this selection of poems taken from two collections “Maeterlinck’s Exile” and “New Romantics” we will take the audience on a voyage to consciousness, through an internal labyrinth, like an exodus to a renewed land, reconstructed and inhabited by poetry.

Patricia Capdevielle : artistic direction, narrator, singing, and musical composition
André-Marc Delcourt : flutes, contrabass flute, musical composition

credits

released September 26, 2020

compositions musicales: Patricia Capdevielle et André-Marc Delcourt
poèmes: Michaël Vandebril
"l'Exil de Maeterlinck"
"New romantics"

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Hamadryade Narbonne, France

Patricia Capdevielle, comédienne-chanteuse, et André-Marc Delcourt, flûtiste et compositeur mènent un travail de création qui cherche à confronter des textes poétiques ou théâtraux, avec la musique d’aujourd’hui. L’association des timbres de la flûte et de la voix, permet de concilier une couleur sonore fréquente dans les musiques traditionnelles, et la recherche d’une expressivité très actuelle. ... more

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